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Cet itinéraire de recherche, qui se poursuit toujours, se décline en trois parties distinctes. Tout d’abord, les auteurs démontrent longuement l’erreur géométrique de Christaller (p. 1–220). Ensuite, ils publient une thèse de doctorat peu connue à propos de l’espace français (p. 221–426). Dans ce travail, la géographe Sylvie Adam (1961–1993) démontre l’impossibilité d’expliquer l’organisation spatiale de la France en appliquant la théorie des lieux centraux. Il est à noter que les auteurs testent également sans succès ce modèle sur la constitution et la hiérarchisation des bourgs en Suisse occidentale. Enfin dans la troisième et dernière partie (p. 427–447), les scientifiques ne se contentent pas de terminer le travail de démolition de cette théorie, mais ils proposent d’allier la centralité et la décentralité dans une conclusion du genre programmatique. Qualifiés par le philosophe des sciences Juan Ramon Álvarez de «groupe de Lausanne», les auteurs présentent des caractéristiques originales qui font la saveur de ce livre. Tout d’abord, nous avons affaire à un groupe bilingue qui a travaillé sur le texte original et dont la lecture a permis de constater que «l’allemand de Christaller est tout sauf facile à comprendre et [que] ses développements sont pleins de repentirs et de retours en arrière» (p. 44). La lecture de cette source s’est accompagnée d’un solide et durable travail dans les archives, notamment les archives historiques vaudoises, avec une attention particulière accordée à l’évolution du réseau urbain vaudois du VI e au XVIIIe siècles. Ce détour par l’histoire s’explique notamment par «l’influence de la centralité exclusive [qui] se retrouve dans le vocabulaire des historiens et peut alors entraîner une vision partielle des phénomènes étudiés» (p. 99). Les sources abondantes sont aussi régulièrement mises à jour en observant l’utilisation de cette théorie dans les pays voisins et en Chine. Enfin, les textes écrits dans la deuxième moitié du XX e siècle ont été régulièrement révisés et remis à jour. Cette démarche n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de l’historien italien Carlo Ginzburg (1939–) lors de la réédition en 2014 de son livre emblématique Le fromage et les vers[1]. Dans son livre publié en 1933 et intitulé Die zentralen Orte in Süddeutschland[2], le géographe allemand Christaller observe la centralité dans la réalité et la cartographie pour déterminer l’optimisation de la distribution des marchandises. Mettre côte à côte des hexagones réguliers permettrait ainsi de montrer et d’expliquer la répartition des villes à la surface de la Terre. Celles-ci se répartiraient de manière centrale en fonction par exemple de leur accessibilité et de leurs activités économiques. Or, cette séduisante manière de procéder se heurte à une double objection fondamentale mise en évidence par le groupe de Lausanne. Tout d’abord, les chercheurs réfutent le modèle de Christaller à l’aide des mathématiques et des sciences humaines. L’historienne Anne Radeff s’est en effet beaucoup intéressée à l’économie sous l’Ancien Régime, qu’il s’agisse des activités pratiquées et de la circulation des hommes et des marchandises. En s’appuyant sur ses nombreuses recherches, le groupe de Lausanne démontre qu’«il existe des pratiques économiques, sociales, culturelles, voire politiques qui ne sont pas conformes à l’idée d’un ordre central» (p. 441). Celles-ci génèrent en effet des comportements «décentraux» qui conduisent à un autre type d’organisation spatiale tout aussi nécessaire au bon fonctionnement d’une économie globale. La prise en compte de cette «décentralité» en complément de la «centralité» rappelle que la notion d’ordre, que les auteurs ne rejettent pas, ne revêt pas la même signification chez les autorités que chez les individus (p. 447). Le passé du géographe allemand est aussi relevé avec précision dans ce livre. Christaller fait allégeance au Führer dès 1933, l’année de publication de Die zentralen Orte in Süddeutschland dans la Geographische Wochenschrift. De 1937 à 1940 il est assistant de Theodore Maunz (1901–1993), auteur de la législation anti-juive du Troisième Reich et du code des camps de concentration. En 1940, il adhère au Parti nazi. Sous la direction du SS-Oberführer Konrad Meyer-Hetling (1901–1969), responsable de la planification du nouvel ordre nazi dans l’espace vital allemand (Generalplan Ost), Walter Christaller participe aux projets de colonisation des territoires conquis à l’Est (p. 435–436). Finalement, ce livre repose sur une large base historique à partir de laquelle les mathématiques dialoguent avec l’histoire et la géographie pour mettre en évidence le naufrage de la théorie des lieux centraux proposée par Walter Christaller. Fonder une explication d’une organisation spatiale des lieux urbains sur cette théorie s’avère illusoire et dangereux. Un «modèle de Lausanne» est proposé pour la modifier (p. 161, 395, 403). Il met un terme aux déceptions et regrets exprimés par les historiens et spécialistes des sciences humaines sur le caractère «irrégulier» ou «incomplet» des configurations géométriques qu’ils ont trouvées au cours de leurs recherches sur les réseaux urbains. Enfin, une interprétation centrale-décentrale de l’histoire du réseau urbain vaudois est présentée (p. 79–101). On espère que le volume 2 fournira d’autres exemples actuels accessibles au plus grand nombre. [1] Carlo Ginzburg, Le fromage et les vers, Paris 2014. Publié en 1976 en italien et traduit en français en 1980, ce livre réédité en 2014 contient une préface inédite de Patrick Boucheron et un avant-propos de 2009–2011 dans lequel Ginzburg recontextualise le propos de son livre. [2] Walter Christaller, Die zentralen Orte in Süddeutschland, Darmstadt 1933 (réédition de 1980). Zitierweise: Carrupt, Roland: Rezension zu: Adam, Sylvie; Mélétis, Michalakis, Georges, Nicolas; Radeff, Anne: Centre et hexacentre, vol. 1: Centralité christallérienne: géométrie fausse, théorie réfutée, Sainte-Croix 2018. Zuerst erschienen in: |http://www.sgg-ssh.ch/de/publikationen/schweizerische-zeitschrift-fuer-geschichte-szg|Schweizerische Zeitschrift für Geschichte| 72 (1), 2022, S. 162-164. Online: ." 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Avoir osé critiqué et dénoncé la fausseté de l’organisation spatiale de l’habitat, développée, en 1933, dans sa première thèse (Dissertation) Die zentralen Orte in Süddeutschland par Walter Christaller (1893-1969), géographe allemand, érigée, selon les époques, en modèle, système ou théorie, dont l’audience fut planétaire. Ses affirmations au fil de ses contributions : assembler de manière jointive les hexagones réguliers pour expliquer comment les villes se répartissent à la surface de la Terre, selon un ordre spatial central idéal, une hiérarchie fondée sur la centralité. Son audience universelle en a fait selon les adeptes une loi spatiale, avec des risques de dérive idéologique et totalitaire. À commencer par son auteur lui-même, aux sympathies nazies avérées depuis le début du XXIe siècle, qui l’utilisa pour la mise en oeuvre du Generalplan Ost, le plan de « colonisation » des territoires conquis à l’Est de l’Europe par l’Allemagne nazie. Il imaginait des aménagements territoriaux centraux, reposant sur des relations organiques raciales en Pologne (Warthegau) et dans la totalité d’un Grossdeutches Reich, incluant une part de la Suisse allemande. Ses articles dont la liste peut être parcourue aux pages 420-423 de Centre et hexacentre ont fasciné divers cercles d’érudits et de politiques, en particulier les aménagistes du territoire pour la distribution spatiale et la définition de la taille des lieux urbains. C’est ainsi que la Chine a prôné, en 1983, l’établissement du système « ville-dirigeant-district », inspiré pour une part de la théorie de Christaller, dont l’impact se mesure de plus au fait que ses publications bénéficient depuis 2010 d’une traduction en chinois. Si des voix critiques se sont manifestées relativement tôt, elles sont restées longtemps dans l’ombre, les détracteurs des idées et des schémas de Christaller étaient soumis au discrédit ou à l’opprobre, souvent dans des termes virulents. On peut en suivre des échos dans le chapitre central de la publication Centre et Hexacentre : « Le groupe de Lausanne face à une erreur scientifique. Liquidation de la centralité christallérienne (1975-1993) avec Sylvie Adam (1990-1993). Découverte de la décentralité après sa disparition (1993-2002) » (pp. 25-69). En filigrane de la démonstration de l’erreur géométrique de la centralité du modèle hexagonal et l’invalidation de la « folie centraliste », éconduite comme inopérante, de Christaller, son auteur, Georges Nicolas, raconte son parcours universitaire chaotique, marqué par la question de la centralité dont le terme est apparu au XVIIIe siècle. Il défendit en 1974, à l’Université de Lausanne, sa thèse Atlas statistique agricole vaudois, 1806-1965 (Lausanne : Service cantonal vaudois de l’urbanisme, Paris : Thèse de l’École des sciences sociales et politiques 192 p. Voir le compte rendu par Paul-Louis Pelet dans RHV, 1975, pp. 231-232), la première du genre en Suisse, en faisant valoir la notion de « noyau » comme formatrice du territoire vaudois ; il put compter pour sa promotion d’enseignant sur les appuis décisifs des professeurs Laurent Bridel (1935-) et Paul-Louis Pelet (1920-2009). Notons que les Archives cantonales vaudoises conservent les fonds d’archives de référence sur ces trois personnalités de la recherche scientifique dans le canton de Vaud dont les inventaires sont consultables en ligne, P Pelet (Pelet, Paul-Louis) ; PP 657 (Nicolas, Georges) et PP 796 (Bridel, Laurent). Deux rencontres allaient influencer ses travaux et leur apporter des résultats convergents ; d’une part, celle de Sylvie Adam (1961-1993), en septembre 1989, dont la thèse défendue à l’Université de Rouen, le 12 décembre 1992, La trame urbaine, hexagone et analyse théorique de semis urbains, en décembre 1992 (elle ne sera publiée qu’en 2011 et reproduite dans l’ouvrage Centre et hexacentre, pp. 221-426 qui peut être consultée en ligne)[1], démontrait la faillite de la forme hexagonale ; d’autre part celle d’Anne Radeff, devenue son épouse, qui permit de passer les réflexions du groupe de Lausanne au tamis de l’érudition historique et des preuves statistiques. C’est ainsi qu’en 2002, Georges Nicolas et Anne Radeff publiaient la synthèse de leurs travaux : « Décentralité-centralité : ordre ou désordre ? » (article reproduit aux pages 427-447) sur laquelle Georges Nicolas porte le jugement suivant : Georges Nicolas et Anne Radeff « mettent la notion de centralité en relation avec celle d’ordre : l’ordre central […] est fondamental pour comprendre les idéologies de sociétés d’Ancien Régime. Les autorités tentent d’imposer une centralisation fondée sur une hiérarchie urbaine, alors que les habitants des villes et des villages ont une pratique spatiale qui va à l’encontre de ces normes. Passant de l’Ancien Régime au XXe siècle, les auteurs montrent que tous les types de centralités incluent une notion d’ordre […] et que l’interdépendance entre les idées scientifiques et les projets politiques concernent tout autant l’Ancien régime que l’époque contemporaine. Ils terminent en affirmant : chercher un modèle global tenant compte de deux phénomènes, en un mot : un modèle des « décentralités/centralités ». L’aboutissement de la démarche du groupe de Lausanne : la découverte de la complémentarité indissociable de la centralité : la décentralité » (voir pp. 60-61). Si les 107 premières pages de Centre et hexacentre sont consacrées à la controverse sur les idées de Christaller, les 344 autres pages reproduisent, sous le titre de « Documents », des textes à charge des conclusions christallériennes. Pour preuve, un titre évocateur parut en 1986 sous la double signature de Mélétis Michalakis et Georges Nicolas, « Le cadavre exquis de la centralité. L’adieu à l’hexagone régulier » (voir pp. 111-152). Deux autres articles sont à verser à toute recherche sur le Pays de Vaud : « Bilan résultats. Les relations spatiales dans la longue durée : distances, représentation, semis et réseau, logique, causalité, modèle (2016) », par Georges Nicolas et Anne Radeff (pp. 79-107) et « La théorie de la centralité de Walter Christaller explique-t-elle la formation du réseau de bourgs de Suisse occidentale au Moyen Âge ? » (1900-2006), Sylvie Adam, d’après les recherches de Georges Nicolas, avec la collaboration de Pierre Dubuis et Anne Radeff. Texte établi en 1990, révisé en 2006 (pp. 153-219), cette dernière apportant de nombreuses informations originales parmi lesquelles les tableaux suivants méritent la citation : « Suisse romande – Moyen Âge – Date de la première mention d’une fonction dans un lieu » ; « Suisse romande – Moyen Âge – Fondateur, date de première mention des lieux habité s » ; « Pays de Vaud – 1450-1475 – Caractéristiques générales : surfaces, population » et les figures qui leur sont subordonnées. Cette publication qui en annonce une seconde ne se limite pas à une diatribe de géographes. Elle livre des éléments fondamentaux sur l’occupation du sol en terre vaudoise, dont les travaux des archéologues, des historiens et des aménagistes, ainsi que les réflexions des autorités politiques, actuellement fortement impliquées dans la gestion des surfaces habitées, feraient bien de s’inspirer. [1] http://www.cyberato.org/?q=publications/theses. Elle cite 892 références sur la centralité. Zitierweise: Gilbert Coutaz: Sylvie Adam, Mélétis Michalakis, Georges Nicolas, Anne Radef: Centre et hexacentre. Vol. 1: Centralité christallérienne : géométrie fausse, théorie réfutée, Sainte-Croix : Éditions Mon Village, 2018. Zuerst erschienen in: |https://svha-vd.ch/publications/|Revue historique vaudoise|, tome 127, 2019, p. 200-202." 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S. Adam u.a.: Centre et hexacentre

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Titel
Centre et hexacentre. Vol. 1: Centralité christallérienne : géométrie fausse, théorie réfutée


Autor(en)
Adam, Sylvie; Michalakis, Mélétis; Nicolas, Georges; Radeff, Anne
Reihe
Erastosthène-Série générale
Erschienen
Sainte-Croix 2018: Éditions Mon Village
Anzahl Seiten
451 S.
von
Roland Carrupt

La théorie des lieux centraux de Walter Christaller (1893–1969), encore à l’heure actuelle régulièrement citée sans trop de précaution quant à sa construction et à son utilisation, constitue le sujet de ce livre écrit par des chercheurs issus des sciences humaines et des mathématiques.

Cet itinéraire de recherche, qui se poursuit toujours, se décline en trois parties distinctes. Tout d’abord, les auteurs démontrent longuement l’erreur géométrique de Christaller (p. 1–220). Ensuite, ils publient une thèse de doctorat peu connue à propos de l’espace français (p. 221–426). Dans ce travail, la géographe Sylvie Adam (1961–1993) démontre l’impossibilité d’expliquer l’organisation spatiale de la France en appliquant la théorie des lieux centraux. Il est à noter que les auteurs testent également sans succès ce modèle sur la constitution et la hiérarchisation des bourgs en Suisse occidentale. Enfin dans la troisième et dernière partie (p. 427–447), les scientifiques ne se contentent pas de terminer le travail de démolition de cette théorie, mais ils proposent d’allier la centralité et la décentralité dans une conclusion du genre programmatique.

Qualifiés par le philosophe des sciences Juan Ramon Álvarez de «groupe de Lausanne», les auteurs présentent des caractéristiques originales qui font la saveur de ce livre. Tout d’abord, nous avons affaire à un groupe bilingue qui a travaillé sur le texte original et dont la lecture a permis de constater que «l’allemand de Christaller est tout sauf facile à comprendre et [que] ses développements sont pleins de repentirs et de retours en arrière» (p. 44). La lecture de cette source s’est accompagnée d’un solide et durable travail dans les archives, notamment les archives historiques vaudoises, avec une attention particulière accordée à l’évolution du réseau urbain vaudois du VI e au XVIIIe siècles. Ce détour par l’histoire s’explique notamment par «l’influence de la centralité exclusive [qui] se retrouve dans le vocabulaire des historiens et peut alors entraîner une vision partielle des phénomènes étudiés» (p. 99). Les sources abondantes sont aussi régulièrement mises à jour en observant l’utilisation de cette théorie dans les pays voisins et en Chine. Enfin, les textes écrits dans la deuxième moitié du XX e siècle ont été régulièrement révisés et remis à jour. Cette démarche n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de l’historien italien Carlo Ginzburg (1939–) lors de la réédition en 2014 de son livre emblématique Le fromage et les vers1.

Dans son livre publié en 1933 et intitulé Die zentralen Orte in Süddeutschland2, le géographe allemand Christaller observe la centralité dans la réalité et la cartographie pour déterminer l’optimisation de la distribution des marchandises. Mettre côte à côte des hexagones réguliers permettrait ainsi de montrer et d’expliquer la répartition des villes à la surface de la Terre. Celles-ci se répartiraient de manière centrale en fonction par exemple de leur accessibilité et de leurs activités économiques. Or, cette séduisante manière de procéder se heurte à une double objection fondamentale mise en évidence par le groupe de Lausanne. Tout d’abord, les chercheurs réfutent le modèle de Christaller à l’aide des mathématiques et des sciences humaines. L’historienne Anne Radeff s’est en effet beaucoup intéressée à l’économie sous l’Ancien Régime, qu’il s’agisse des activités pratiquées et de la circulation des hommes et des marchandises. En s’appuyant sur ses nombreuses recherches, le groupe de Lausanne démontre qu’«il existe des pratiques économiques, sociales, culturelles, voire politiques qui ne sont pas conformes à l’idée d’un ordre central» (p. 441). Celles-ci génèrent en effet des comportements «décentraux» qui conduisent à un autre type d’organisation spatiale tout aussi nécessaire au bon fonctionnement d’une économie globale. La prise en compte de cette «décentralité» en complément de la «centralité» rappelle que la notion d’ordre, que les auteurs ne rejettent pas, ne revêt pas la même signification chez les autorités que chez les individus (p. 447).

Le passé du géographe allemand est aussi relevé avec précision dans ce livre. Christaller fait allégeance au Führer dès 1933, l’année de publication de Die zentralen Orte in Süddeutschland dans la Geographische Wochenschrift. De 1937 à 1940 il est assistant de Theodore Maunz (1901–1993), auteur de la législation anti-juive du Troisième Reich et du code des camps de concentration. En 1940, il adhère au Parti nazi. Sous la direction du SS-Oberführer Konrad Meyer-Hetling (1901–1969), responsable de la planification du nouvel ordre nazi dans l’espace vital allemand (Generalplan Ost), Walter Christaller participe aux projets de colonisation des territoires conquis à l’Est (p. 435–436).

Finalement, ce livre repose sur une large base historique à partir de laquelle les mathématiques dialoguent avec l’histoire et la géographie pour mettre en évidence le naufrage de la théorie des lieux centraux proposée par Walter Christaller. Fonder une explication d’une organisation spatiale des lieux urbains sur cette théorie s’avère illusoire et dangereux. Un «modèle de Lausanne» est proposé pour la modifier (p. 161, 395, 403). Il met un terme aux déceptions et regrets exprimés par les historiens et spécialistes des sciences humaines sur le caractère «irrégulier» ou «incomplet» des configurations géométriques qu’ils ont trouvées au cours de leurs recherches sur les réseaux urbains. Enfin, une interprétation centrale-décentrale de l’histoire du réseau urbain vaudois est présentée (p. 79–101). On espère que le volume 2 fournira d’autres exemples actuels accessibles au plus grand nombre.

1 Carlo Ginzburg, Le fromage et les vers, Paris 2014. Publié en 1976 en italien et traduit en français en 1980, ce livre réédité en 2014 contient une préface inédite de Patrick Boucheron et un avant-propos de 2009–2011 dans lequel Ginzburg recontextualise le propos de son livre.
2 Walter Christaller, Die zentralen Orte in Süddeutschland, Darmstadt 1933 (réédition de 1980).

Zitierweise:
Carrupt, Roland: Rezension zu: Adam, Sylvie; Mélétis, Michalakis, Georges, Nicolas; Radeff, Anne: Centre et hexacentre, vol. 1: Centralité christallérienne: géométrie fausse, théorie réfutée, Sainte-Croix 2018. Zuerst erschienen in: Schweizerische Zeitschrift für Geschichte 72 (1), 2022, S. 162-164. Online: <https://doi.org/10.24894/2296-6013.00102>.

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