A. Jeanrenaud u.a.: La Chaux-de-Fonds, 1530-2015

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Titel
La Chaux-de-Fonds, 1530-2015. L’ impact des idées sur le destin d’une région


Autor(en)
Jeanrenaud, Alexandre; Jeanrenaud, Bernard
Erschienen
Hauterive 2016: Éditions Attinger
Anzahl Seiten
264 S.
von
Michel Schlup

Rédigé par Bernard et Alexandre Jeanrenaud, cet ouvrage comprend trois parties bien distinctes : les souvenirs d’enfance de Bernard Jeanrenaud, qui a passé les douze premières années de sa vie à La Chaux-de-Fonds (« Chronique d’une ville familiale chaux-de-fonnière 1930-1942 ») ; une histoire de la Ville de La Chaux-de-Fonds (« Le village devenu capitale horlogère, créateur d’un nouvel urbanisme et fondateur de République ») et une galerie de photographies sur l’urbanisme horloger (« Illustration photographique de l’architecture industrielle et sociale de la ville »).

En introduction à ces trois parties, les auteurs ont dressé une liste de onze « impacts » qui auraient façonné l’histoire de la Ville de La Chaux-de-Fonds : parmi d’autres, l’adoption de la Réforme, l’érection de la mairie de La Chaux-de-Fonds (1656), l’arrivée des Huguenots à la Révocation de l’Edit de Nantes, Les Lumières, l’incendie de La Chaux-de-Fonds, la Révolution de 1848, le cartel horloger, la révolution technologique du quartz, etc...

Ces impacts qui correspondent dans l’esprit des auteurs à des événements, voire à des idées – la démarche nous paraît un peu confuse – sont « chronologiquement synthétisés au fil des chapitres ».

De fait, la plupart sous-tendent le discours développé dans la deuxième partie de l’ouvrage. Mais d’autres sont à peine esquissés, voire passés sous silence. C’est le cas de l’érection de la mairie de La Chaux-de-Fonds.

Dans la première partie, Bernard Jeanrenaud nous fait entrer dans l’intimité d’une famille chaux-de-fonnière qui doit son aisance à l’esprit d’entreprise d’un aïeul – Ali Jeanrenaud propriétaire d’une fabrique de pendants, d’anneaux et de couronnes à l’époque où on portait encore des montres à gousset. Petit-fils du fondateur, l’auteur égrène, dans un style très personnel, les souvenirs de son enfance marqués par l’imposante figure de son grand-père, qui participa à la construction, au financement et à la décoration du crématoire de La Chaux-de-Fonds. Les années de tension de l’Entre-deux-guerres et des débuts du conflit imprègnent cette évocation riche en détails sur la vie quotidienne en nous faisant croiser quelques personnalités emblématiques de l’époque, dont le peintre Charles Humbert ou le chef d’orchestre Georges-Louis Pantillon.

Comment expliquer l’évolution politique, industrielle et urbanistique de La Chaux-de-Fonds ? C’est à ces questions que les auteurs ont choisi de répondre dans la deuxième section de leur ouvrage. Ils montrent le rôle joué par la Réforme dans l’éclosion de l’industrie horlogère, les idées qui ont présidé au choix d’un nouvel urbanisme après l’incendie de 1794, les avancées démocratiques après la Révolution de 1848, etc. La plupart des sujets sont brossés à grands traits à l’exception de l’industrie horlogère dont l’évolution et les différents modes de production – établissage, mécanisation, chablonnage, regroupements cartellaires – sont examinés en détail.

Cette synthèse, qui peut séduire un public profane, apporte toutefois peu de choses nouvelles. L’histoire politique, économique, sociale et urbanistique de la cité horlogère a fait l’objet, ces dernières années, d’études fouillées, toujours disponibles, dont les résultats se retrouvent dans cette enquête menée sur des chemins largement balisés.

Dans sa dernière partie, l’ouvrage devient livre d’images. L’urbanisme chaux-de-fonnier nous est présenté à travers des documents divers et une multitude de photographies de la ville, rues, quartiers, façades, jardins, scènes de rues, ordonnés thématiquement. Mieux légendée, référencée et située, cette suite assez hétéroclite, aurait sans doute gagné en intérêt documentaire.

L’ouvrage se referme sur quelques réflexions sur l’avenir de La Chaux-de-Fonds dont la reconnaissance, par l’Unesco, pourrait être un tremplin.Réunissant des souvenirs d’enfance, une étude historique et un album de photographies qui ne se répondent que partiellement, cet ouvrage apparaît bien disparate et sans unité de ton. Il est au surplus mal servi par une mise en page et une composition peu élégantes, avec des marges extérieures trop étroites et l’abus de caractères gras, des choix typographiques qui conviennent davantage à un manuel scolaire qu’à un livre documentaire classique.

Zitierweise:
Michel Schlup: Rezension zu: Alexandre Jeanrenaud, Bernard Jeanrenaud: La Chaux-de-Fonds, 1530-2015, l’ impact des idées sur le destin d’une région, Hauterive, Attinger, 2016. Zuerst erschienen in: Revue historique neuchâteloise, Vol. 1-2, 2017, pages 270-272.

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Zuerst veröffentlicht in

Revue historique neuchâteloise, Vol. 1-2, 2017, pages 270-272.

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